Paramoteur – Comment bien choisir sa voile et sa sellette

Quand une personne pose la question sur les réseaux sociaux, Quelle voile me conseillez-vous ? On a systématiquement des réponses très arrêtées. Jamais de question sur son niveau de compétences, sur ce qu’elle souhaite effectuer comme type de vol, … J’en ai eu marre de voir ce genre d’échanges qui, dans certains cas, peuvent mettre en danger des personnes. C’est pourquoi, j’ai tenu à créer cet article pour clarifier les choses. Je reprends simplement les fondamentaux à connaître pour choisir une voile et une sellette. Votre instructeur restera toujours le mieux placé pour vous aider dans ce choix, car il vous connaît. En tant qu’instructeur, je dis toujours quatre choses :

  • La voile est la chose la plus importante dans notre discipline car c’est elle qui nous tient en vie;
  • Le critère le plus important est de « ne jamais se faire peur sous sa voile » ;
  • Pour acheter une voile, il faut l’essayer. C’est essentiel pour être sûr que la voile vous convient !
  • Une voile ne peut pas avoir toutes les qualités. Il faut être honnête, je ne trouverai jamais la voile qui : a un gonflage très facile, un poids léger, une résistance à l’usure incroyable, une sécurité optimale (classée EN-A), une vitesse énorme, très joueuse si je veux et d’une stabilité extraordinaire au roulis et au tangage, un plané de rêve, un super arrondi à l’atterrissage, un design fantastique, et pas chère. On va donc la choisir en fonction des critères les plus importants à ses yeux. Pour cela, je vais vous guider.

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La voile

  • La surface : Elle doit être adaptée au poids du pilote. Chaque voile accepte une fourchette de poids qui permet le vol avec ou sans moteur. Si la voile est trop petite : le décollage sera plus long, le taux de montée plus faible, le taux de chute plus important, et une sensibilité aux décrochages accrue. En revanche la vitesse sera plus grande. Si la voile est trop grande, le gonflage sera légèrement plus difficile, la vitesse de vol diminuée, et la sensibilité aux fermetures accrue. Je conseille à ceux qui aiment la photo une voile de surface suffisamment grande pour avoir un bon plané, qui vous laissera le temps de prendre vos photos avec votre moteur au ralenti. De même que ceux qui sont effrayés par leur vitesse à l’atterrissage, de choisir une voile de surface légèrement plus grande de manière à arriver plus doucement.
  • La facilité de gonflage : Une voile de parapente adaptée au paramoteur doit être facile à gonfler sur terrain plat, que ce soit par vent nul ou par vent fort. De nombreuses voiles conçues pour le parapente uniquement ont un « point dur » sur terrain plat, qui pénalise le gonflage. Pour la plupart d’entre nous, l’important c’est de voler. Il serait dommage de ne pas souvent arriver à décoller car votre voile est trop technique au gonflage

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  • La finesse : C’est la capacité de la voile à planer. Plus la finesse maxi est importante, plus la pente de descente est douce, mais aussi plus le décollage est facilité par une prise en charge plus rapide. Une finesse importante implique également une consommation moindre de carburant.
  • La vitesse : La vitesse de la voile détermine la vitesse du paramoteur, la mise des gaz ne servant qu’à monter ou descendre. Plus la voile est rapide, plus le rayon d’action et le domaine de vol augmentent. Si votre poids est en fourchette haute pour cette voile, vous irez plus vite que si vous êtes en fourchette basse.
  • Le PTV Poids Total en Vol : on trouve dans les tableaux des caractéristiques techniques des voiles des PTV ppg (power paraglading = paramoteur) et PTV pg (paragliding = parapente). Vous devez donc considérer votre poids habillé maximum (en hiver et avec une sécuritéJ), plus le poids du moteur avec un réservoir au ¾ plein, le poids du parachute de secours, éventuellement le poids du matériel de bivouac, de photographie. Si vous souhaitez pratiquer le parapente et le paramoteur avec la même voile, vous devez être dans la fourchette PTV ppg et PTV pg.
  • Le comportement en vol : Une voile adaptée au paramoteur possède des « trims » et tient compte de la poussée et de l’effet de couple moteur. Elle sera donc choisie pour ses qualités de stabilité en roulis et en tangage, qui impliquent confort de vol et sécurité.
  • Les différents types de voile : (classique / semi-reflex / reflex / compétition) présentent des caractéristiques différentes qui influent sur le comportement en vol et doivent correspondre au niveau et aux attentes du pilote (randonnée, vol en utilisant les thermiques, slalom, …).

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  • La norme EN :
    • Voile EN-A (voile très sécuritaire). Elle a réussi les 80 tests effectués au-dessus du lac d’Annecy par des pilotes testeurs. C’est la voile idéale pour des pilotes débutants ou pilote cherchant un maximum de sécurité
    • Voile EN-B (voile sécuritaire), un peu plus joueuse que la précédente et qui reste sécuritaire. Voile sortie école ou pour pilote cherchant un peu plus de sensations de pilotage
    • Voile EN-C : (voile expert). Voile très joueuse qui demande des expériences en vol et des stages SIV (Simulation d’Incident de Vol).
    • Voile EN-D (voile expert). A ne pas laisser entre n’importe quelles mains !
  • Possibilité de mettre une publicité sous votre voile : choisir une voile dont l’intrados est tout blanc. Pour info : on distingue à peine des lettres ou chiffres de 50 cm quand on est à 150 mètres de hauteur (hauteur minimale de vol réglementaire). Il faut tenir compte de cela avec des lettres ou chiffres de plus grandes dimensions que 50 cm.

Voile d’occasion : Un contrôle de la voile dans un atelier agréé est fortement recommandé pour toute voile de plus de 5 ans ou après un incident. La durée de vie d’une voile varie beaucoup en fonction de l’utilisation, de l’entretien et du stockage. Attention ! Même si les traitements anti-UV sont de plus en plus performants. Ne laissez pas une voile « dorer » au soleil… De plus les suspentes, en vieillissant, peuvent se détendre par endroits et se tendre à d’autres endroits. Parfois ce vieillissement peut se faire de manière dissymétrique.

La prévol de la voile : elle n’est pas faite systématiquement avant chaque vol, mais en fonction de votre fréquence de vol. Cela peut varier entre un contrôle hebdomadaire à un contrôle tous les 3 mois. Dans tous les cas, un contrôle sera effectué après un incident de type, bord d’attaque ayant frappé le sol violemment ; contact avec des fils barbelés ou un arbuste piquant ; un contact avec l’hélice tournante (suspentes et voile).

  • Contrôle visuel et tactile de la voile intrados, extrados et intérieurs des caissons (des coutures, de la toile) ;
  • Contrôle visuel et tactile des suspentes supérieures et surtout inférieures (car les plus exposées) en faisant des boucles sur chaque suspente. Ces boucles doivent être arrondies. S’il y a un angle (l’âme de la suspente est certainement abîmée voir coupée sous la gaine de protection). Il faut changer la suspente (voir changer la suspente symétrique sur l’autre demi-aile en plus, si la voile a déjà quelques années) ;
  • Contrôle visuel des élévateurs et leurs maillons (fermés).

Conseil et astuce pendant une formation : il peut être judicieux d’acheter une voile et une sellette de gonflage en cours de formation. Cela vous permettra de pratiquer du gonflage chez vous (sans avoir à vous déplacer aux séances pratiques). Vous continuerez à progresser an appliquant les exercices vus précédemment avec son instructeur. Pour information : les grands champions s’exercent constamment en faisant du gonflage.

COMPLEMENTS AUX VOILES

Conseils pour l’entretien : lavage uniquement avec de l’eau et une éponge douce (pas côté grattoir). Interdiction de la mettre à la machine à laver, ni dans la piscine. Régulièrement vous pouvez retirer les débris de végétation, de sable, en ouvrant les petites ouvertures scratchées, situées sur vos plumes.

Pliage d’une voile : plusieurs techniques existent (en accordéon, à l’anglaise, …). Il existe des sacs vracs qui ne comprime pas trop la voile. Il faut faire attention à :

  • Ne pas écraser ou comprimer les caissons ;
  • Ne pas plier une voile très humide ou trempée (pensez à la faire sécher en arrivant à la maison) ;
  • Ne pas plier le tissu de sa voile toujours aux mêmes endroits ;
  • Ne pas plier la voile avec des insectes type grosses sauterelles qui peuvent percer la voile avec leurs mandibules ;

Conseils pour le stockage : dans un endroit sec, aéré et à l’abri des rongeurs. Pas de rayonnement solaire directement sur la voile. Et bien évidement, on ne stocke pas une voile humide ou trempée.

 

La sellette

  • Les réglages : Une bonne sellette doit posséder des sangles de réglage de taille et de positionnement du moteur, réglages en fonction de la morphologie du pilote, qui augmentent le confort en vol.
  • L’utilisation en parapente : Il est favorisé grâce à la présence de « croisillons » qui permettent le pilotage sellette, utile pour enrouler les thermiques.
  • Tablette en contre-plaqué ou carbone (sans angle vif) : plus ou moins légère en fonction de la matière, de son épaisseur. Plus ou moins résistante au choc en fonction de la matière. Faire un test de course avec la sellette. Elle ne doit pas gêner le mouvement des jambes pendant la course pilotée. Si vous êtes très grand, il existe des prolongations de sellette plus grandes pour qu’elle ne coupe pas la circulation du sang.
  • L’adaptation d’un parachute de secours : Certaines sellettes sont prévues pour accueillir sans aucune modification un parachute de secours, d’autres doivent être modifiées ou changées.
  • Confort ou light ? : la différence se situe sur la quantité de mousse à des endroits stratégiques. Ce choix est surtout utile au sol (moment où l’on porte son moteur) mais également un peu en vol (confort lorsque l’on se positionne bien au fond de sa sellette). Souvent il y a une différence de poids d’environ 500 gr entre les deux.
  • L’importance des bons réglages de sa sellette : On ne parle jamais assez de l’importance du réglage de la sangle ventrale qui en parapente, est réglée entre 40cm et 46cm selon le poids du pilote et la taille de la voile afin d’avoir une voile conforme à la norme de test EN (tests en vol pour l’homologation de la voile au niveau de la sécurité). Elle permet d’amortir une fois serrée les déplacements pilotes (appui sellette) lors de turbulences et quand elle est desserrée (avec dans notre cas paramotoriste, une ou 2 cannes mobiles en position 3D), permet un appui sellette plus facile pour contrer le couple moteur. L’ajustement de cette sangle est donc primordial.
  • Les réglages latéraux sur les sellettes permettent d’affiner la correction anti-couple moteur.

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